Peu de mots dans le discours politique moderne portent autant de poids — ou d’ambiguïté — que « terrorisme ». C’est à la fois une condamnation morale, une classification juridique et une justification à la violence ou à la répression. C’est aussi, de façon cruciale, une arme politique, déployée de manière sélective et souvent incohérente. Malgré des dizaines d’accords et de définitions internationaux, il n’existe toujours pas de norme juridique universellement acceptée de ce qui constitue le terrorisme — non pas parce que le concept est intrinsèquement insaisissable, mais parce que l’étiquette elle-même est façonnée par le pouvoir.
Au cœur de cette incohérence se trouve un dangereux double standard : les actions d’acteurs non étatiques sont immédiatement condamnées comme terrorisme, alors que des actes fonctionnellement identiques commis par des États reconnus sont aseptisés sous les termes d’« opération militaire », « représailles » ou « dommages collatéraux ». Ce n’est pas seulement sémantique — cela affecte profondément qui est considéré comme légitime, dont la violence est acceptée et dont la souffrance est reconnue.
La lutte palestinienne offre une illustration claire et continue de ce double standard. Quand les Palestiniens ont recours à la violence — qu’il s’agisse de résister à l’occupation, de reprendre des terres ou de protester contre la privation systématique de droits — elle est presque universellement qualifiée de « terrorisme » par les puissances dominantes. Quand les forces israéliennes utilisent une force disproportionnée, bombardent des camps de réfugiés, assassinent des dirigeants à l’étranger ou favorisent des pogroms de colons, la réponse est généralement formulée en termes de sécurité nationale, et non de terrorisme.
Cet essai soutient que l’application de l’étiquette terroriste n’est pas principalement juridique, mais politique. Elle reflète les intérêts et les sympathies des États puissants, et non l’application cohérente de normes juridiques. De plus, il suggère que la revendication palestinienne d’un traitement égal devant le droit international fait écho à la lutte fondatrice des Lumières : le rejet du privilège arbitraire et l’exigence que la loi s’applique également à tous — individus, peuples et États confondus.
Adoptée en 1994, la Résolution 49/60 de l’Assemblée générale des Nations unies a cherché à définir le terrorisme de manière universelle. Sa Déclaration annexée sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international condamne :
« Les actes criminels, y compris contre des civils, commis dans l’intention de causer la mort ou des blessures corporelles graves, ou la prise d’otages, dans le but de provoquer un état de terreur dans le grand public ou dans un groupe de personnes ou des personnes particulières, d’intimider une population ou de contraindre un gouvernement ou une organisation internationale à accomplir ou à s’abstenir d’accomplir un acte quelconque. »
De façon cruciale, la résolution ne fait aucune distinction entre acteurs étatiques et non étatiques dans sa définition. Les critères sont clairs : la violence intentionnelle contre des civils destinée à intimider, contraindre ou imposer des résultats politiques constitue du terrorisme. En principe, cela peut s’appliquer à n’importe quel acteur — étatique ou non.
En pratique, cependant, la résolution n’a presque jamais été appliquée aux actions des États, même lorsqu’elles correspondent exactement à la définition. La raison n’est pas une ambiguïté juridique. La raison est une réticence politique à nommer et à stigmatiser les États puissants ou leurs alliés. Quand des acteurs non étatiques adoptent un tel comportement, l’étiquette « terrorisme » est immédiate et inflexible. Quand ce sont des États — en particulier des États reconnus, militairement dominants ou géopolitiquement alignés — l’étiquette est manifestement absente.
De nombreuses opérations menées par les forces étatiques israéliennes — des organisations pré-étatiques Haganah et Irgun à l’actuelle Tsahal et au Mossad — ont impliqué le ciblage de civils, l’utilisation de punitions collectives et des assassinats à l’étranger. Selon les critères stricts de la résolution 49/60 de l’AGNU, nombre de ces actions correspondent à la définition du terrorisme :
Aucune de ces actions n’est jamais qualifiée de « terrorisme » par la communauté internationale — pas même par l’ONU elle-même. Le langage utilisé est celui de « représailles », « sécurité » ou « nécessité militaire ». Au mieux, ces actions sont classées comme violations du droit international humanitaire, traitées comme crimes de guerre ou atteintes à la proportionnalité — mais pas comme terrorisme.
À l’inverse, la violence palestinienne — même lorsqu’elle vise des cibles militaires ou s’inscrit dans un cadre de résistance — est universellement qualifiée de terrorisme. Des attentats-suicides pendant la Seconde Intifada aux tirs de roquettes depuis Gaza, l’étiquette est immédiate et absolue. Même la résistance non violente palestinienne — comme le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS) — est parfois criminalisée ou assimilée à un « soutien au terrorisme » par certains États.
L’asymétrie est évidente : les Palestiniens sont jugés sur leurs résultats, indépendamment du contexte. Israël est jugé sur ses intentions, indépendamment des résultats.
Cette disparité provient d’un fait politique fondamental : l’étiquette terroriste n’est pas appliquée par des organes juridiques de façon isolée, mais par des États puissants, des institutions médiatiques et des organisations internationales influencés par des alliances stratégiques et des sympathies politiques.
Au fond, la revendication palestinienne ne porte pas seulement sur la terre, la souveraineté ou la reconnaissance — elle porte sur l’application égale de la loi. C’est l’exigence que les mêmes principes appliqués aux autres leur soient appliqués — que ce soit le droit de résister, le droit à la vie ou le droit à la justice.
En ce sens, la lutte palestinienne fait écho aux luttes fondatrices des Lumières. De la même façon que les penseurs du XVIIIe siècle ont rejeté le droit divin des rois — l’idée que certains souverains sont au-dessus des lois en raison de leur naissance ou de leur titre — les Palestiniens rejettent aujourd’hui l’immunité des États face à la responsabilité juridique.
Des penseurs des Lumières comme Rousseau, Montesquieu et Kant ont soutenu que la loi doit s’appliquer à tous de façon égale, sinon ce n’est pas de la loi mais de la tyrannie. Ils ont affirmé que la souveraineté réside dans le peuple, et non chez des dirigeants qui se l’approprient par décret. Les Palestiniens, eux aussi, affirment que l’appartenance à un État ne devrait pas déterminer qui est humanisé, qui est criminalisé ou dont la souffrance compte.
Qualifier un bombardement de terrorisme et un autre de sécurité — malgré des moyens et des objectifs identiques — revient à rétablir la logique de l’aristocratie : certaines vies sont sacrées, d’autres sacrificiables. Certains ont le droit de résister, d’autres seulement le droit de souffrir.
La revendication d’une loi cohérente — qu’il s’agisse d’appliquer les Conventions de Genève, de poursuivre les crimes de guerre ou de définir le terrorisme — est une revendication non seulement de justice, mais de modernité elle-même.
Si le terrorisme doit être plus qu’une insulte politique — s’il doit constituer une catégorie juridique significative — il doit être appliqué de façon cohérente. Cela signifie :
Ne pas le faire ne perpétue pas seulement l’injustice — cela sape l’idée même du droit international. Cela dit au monde que la loi n’est pas universelle, mais une arme des puissants. Cela dit aux opprimés que leur seul crime est la faiblesse.
L’appel palestinien à des droits égaux, à une protection égale et à un jugement égal devant la loi n’est pas une exigence radicale — c’est l’essence même des Lumières, et la mesure de toute civilisation qui prétend les honorer.
Appliquée sans l’exclusion coutumière des acteurs étatiques ou soutenus par un État.
| N° | Incident | Date | Auteur(s) | Lieu | Victimes | Pourquoi cela correspond à la définition |
|---|---|---|---|---|---|---|
| A1 | Attentat de l’hôtel King David | 22 juil. 1946 | Irgoun Zvaï Leoumi (Menahem Begin) | Jérusalem | 91 morts (41 Arabes, 28 Britanniques, 17 Juifs, autres) | Bombe placée dans le quartier général administratif britannique occupé par des civils dans le but de tuer les occupants et d’intimider le gouvernement mandataire pour qu’il abandonne la Palestine. |
| A2 | Massacre d’Al-Khisas | 18 déc. 1947 | Palmach (unité d’élite Haganah) | Al-Khisas, Galilée | 10–15 villageois tués (dont 5 enfants) | Raid nocturne avec dynamitage de maisons où dormaient des familles pour terroriser les villages arabes en représailles d’un incident voisin, signalant une intimidation plus large pendant la guerre civile. |
| A3 | Massacre de Balad al-Shaykh | 31 déc. 1947 | Palmach (Haganah) | Balad al-Shaykh, Haïfa | 60–70 villageois tués | Assaut de représailles sur le village après une attaque contre la raffinerie ; ordres de tuer le maximum d’hommes adultes dans les maisons pour provoquer la peur et dissuader la résistance arabe. |
| A4 | Massacre de Sa’sa’ | 14–15 fév. 1948 | Palmach (Haganah) | Sa’sa’, district de Safed | 60 villageois tués (dont enfants) | Maisons détruites avec les habitants à l’intérieur ; raid « modèle » explicite pour dépeupler et terroriser les villages de Galilée afin qu’ils fuient. |
| A5 | Massacre de Deir Yassin | 9 avr. 1948 | Irgoun & Lehi (avec acquiescement Haganah) | Deir Yassin, corridor de Jérusalem | 107–140 villageois (dont femmes, enfants, personnes âgées) | Tueries systématiques maison par maison, mutilations et parade publique de corps explicitement destinées à terroriser la population palestinienne et provoquer un exode massif (déclencheur direct de l’exode de 1948). |
| A6 | Massacre d’Ein al-Zeitun | 2–3 mai 1948 | Palmach (Haganah) | Ein al-Zeitun, Safed | Plus de 70 villageois tués | Exécutions après capture de prisonniers et civils pour intimider les communautés environnantes de la région de Safed pendant l’opération Yiftah. |
| A7 | Massacre d’Abu Shusha | 13–14 mai 1948 | Brigade Givati (Haganah) | Abu Shusha, district de Ramle | 60–70 villageois tués | Assaut avec viols et enterrements dans des fosses communes pour terroriser et dépeupler le village dans le cadre de la conquête Lod-Ramle. |
| A8 | Massacre de Tantura | 22 mai 1948 | Brigade Alexandroni (Haganah) | Tantura, côte de Haïfa | Plus de 200 villageois tués | Fusillades après reddition de jeunes hommes et enterrements dans des fosses communes pour contraindre les Palestiniens côtiers à fuir et sécuriser Haïfa. |
| A9 | Massacres et expulsion de Lydda (Lod) & Ramle | 11–14 juil. 1948 | Brigades Yiftah & 8e blindée (Yitzhak Rabin, Palmach) sous ordre de Ben-Gurion | Lydda & Ramle | 250–1 700 morts ; 70 000 personnes forcées à marcher vers l’exil | Tirs indiscriminés, massacre dans une mosquée (environ 200 morts) et marche de la mort par 40 °C pour terroriser et dépeupler les villes clés sur la route de Jérusalem. |
| A10 | Massacre d’Eilabun | 30 oct. 1948 | Brigade Golani (Tsahal) | Eilabun, district de Tibériade | 14 villageois exécutés | Meurtres après reddition documentés par des observateurs de l’ONU pour dissuader la résistance et forcer l’exode des Arabes chrétiens de Basse-Galilée. |
| A11 | Massacre de Hula | 31 oct. 1948 | Brigade Carmeli (Tsahal) | Hula, frontière libanaise | 35–58 villageois tués | Exécutions après reddition ; le commandant brièvement emprisonné, mais l’intention était de terroriser les populations frontalières pendant l’opération Hiram. |
| A12 | Massacre d’Al-Dawayima | 29 oct. 1948 | Bataillon de commandos 89 (Tsahal) | Al-Dawayima, district de Hébron | 80–455 civils (estimations variables) | Assaut en trois phases tuant les habitants dans les maisons, la mosquée et les grottes pour terroriser les villages restants sur le front sud. |
| A13 | Massacres de Safsaf & Saliha | 29–30 oct. 1948 | 7e brigade blindée (Tsahal) | Safsaf & Saliha, Haute-Galilée | 52–70 à Safsaf, 60–94 à Saliha | Exécutions après reddition, viols, brûlage de corps et dynamitage de mosquée avec réfugiés à l’intérieur pour accélérer la fuite de Galilée. |
| A14 | Massacre d’Arab al-Mawasi | 2 nov. 1948 | Forces Tsahal | Près d’Eilabun, Tibériade | 14 Bédouins tués | Fusillade d’hommes et destruction du village pour terroriser les groupes nomades et les pousser à abandonner leurs terres traditionnelles. |
| A15 | Massacre de Qibya | 14–15 oct. 1953 | Unité 101 & parachutistes Tsahal (Ariel Sharon) | Qibya, Cisjordanie (alors Jordanie) | 69 villageois (⅔ femmes & enfants) | Maisons et école dynamitées avec les habitants à l’intérieur en représailles pour terroriser les villages frontaliers jordaniens. |
| A16 | Massacre de Khan Yunis | 3 nov. 1956 | Forces Tsahal | Khan Yunis, bande de Gaza | 275–400 Palestiniens tués | Recherches maison par maison avec exécutions massives et enterrements d’hommes ligotés pour imposer le contrôle pendant l’occupation du Sinaï. |
| A17 | Massacre de Kafr Qasim | 29 oct. 1956 | Police aux frontières israélienne | Kafr Qasim, Israël | 49 citoyens arabes (dont 23 enfants) | Application « tirer à vue » d’un couvre-feu surprise sur des travailleurs rentrants pour intimider la population arabe israélienne pendant la crise de Suez. |
| A18 | Massacres de Sabra et Chatila | 16–18 sept. 1982 | Phalangistes libanais sous encerclement, éclairage et contrôle d’entrée Tsahal (Ariel Sharon tenu personnellement responsable par la commission Kahan) | Camps de réfugiés de Beyrouth | 800–3 500 civils palestiniens & libanais | Slaughter facilité et permis pour terroriser les derniers soutiens de l’OLP et contraindre l’évacuation totale des combattants du Liban. |
| N° | Incident | Date | Auteur(s) | Lieu | Victimes | Pourquoi cela correspond à la définition |
|---|---|---|---|---|---|---|
| B1 | Affaire de Lillehammer | 21 juil. 1973 | Équipe Mossad « Colère de Dieu » | Lillehammer, Norvège | Serveur marocain innocent Ahmed Bouchiki tué | Exécution publique par erreur d’identité pour terroriser les réseaux de l’OLP dans le monde (signature classique d’une campagne de terreur d’État). |
| B2 | Assassinat de Salah Shehadeh | 22 juil. 2002 | Force aérienne israélienne (bombe d’1 tonne) | Gaza-Ville (quartier densément peuplé) | 15 morts (dont l’épouse de Shehadeh, sa fille de 14 ans, 9 autres enfants) | Utilisation délibérée d’une munition disproportionnée dans un immeuble d’habitation pour décapiter le Hamas tout en causant sciemment des morts civiles massives pour intimider la population de Gaza. |
| B3 | Assassinat de Mohammed Deif (juillet 2024) | 13 juil. 2024 | Force aérienne israélienne | Camp de personnes déplacées de Khan Yunis | Plus de 90 civils tués (confirmés) | Frappe sur un camp de tentes abritant des milliers de déplacés pour éliminer un commandant tout en acceptant des morts civiles massives pour terroriser et briser la résistance à Gaza. |
| B4 | Campagne de snipers de la « Grande Marche du Retour » à Gaza | 30 mars 2018 – déc. 2019 | Unités de snipers Tsahal sous règles d’engagement explicites | Barrière Gaza–Israël | 223 morts, plus de 13 000 blessés (nombreux mutilés à vie) | Tirs à balles réelles systématiques sur des manifestants en grande partie non armés (dont médecins et journalistes) pour terroriser la population de Gaza et contraindre l’arrêt des manifestations frontalières. |
| N° | Incident | Date | Auteur(s) | Lieu | Victimes | Pourquoi cela correspond à la définition |
|---|---|---|---|---|---|---|
| C1 | Meurtre de Mohammed Abu Khdeir | 2 juil. 2014 | Extrémistes juifs (origine colon) | Jérusalem-Est | Adolescent de 16 ans enlevé, battu, brûlé vif | Brûlage vif en représailles pour terroriser les résidents palestiniens de Jérusalem après le meurtre de trois adolescents israéliens. |
| C2 | Attentat incendiaire de Duma | 31 juil. 2015 | Amiram Ben-Uliel & réseau Hilltop Youth | Village de Duma, Cisjordanie | Bébé de 18 mois Ali Dawabsheh brûlé vif ; les deux parents décédés plus tard | Jet de cocktail Molotov sur la maison d’une famille endormie avec graffiti « Revenge » pour terroriser les Palestiniens et accélérer la prise de terres (doctrine « price-tag »). |
| C3 | Incident de torture de Wadi as-Seeq | 12 oct. 2023 | Colons armés en uniformes militaires | Wadi as-Seeq, vallée du Jourdain | Plusieurs bergers palestiniens torturés pendant des heures (brûlures de cigarette, coups, urine, tentative d’agression sexuelle) | Torture sadique prolongée pour terroriser les communautés de bergers et les pousser à abandonner leurs pâturages. |
| C4 | Rampage des colons d’avril 2024 (après meurtre de Benjamin Achimeir) | 12–15 avr. 2024 | Des centaines de colons armés | 11 villages palestiniens (al-Mughayyir, Douma, etc.) | 4 Palestiniens tués, dizaines de blessés, centaines de maisons/voitures incendiées | Pogroms de punition collective sur des villages sans lien pour terroriser des districts entiers et contraindre à la soumission ou à la fuite. |
| C5 | Rampage de Huwara (« pogrom ») | 26 fév. 2023 | Des dizaines de colons armés (organisés via réseaux sociaux) | Huwara, district de Naplouse, Cisjordanie | 1 Palestinien tué, ~400 blessés (dont tirs), destructions massives (voitures/maisons incendiées) | Attaques de vengeance coordonnées sur le village après des morts de colons, explicitement pour terroriser et punir la population palestinienne (escalade « price-tag » post-élections). |
| C6 | Agression lors de la récolte des olives contre Afaf Abu Alia | Oct. 2025 | Colons israéliens (plusieurs assaillants) | Village non précisé en Cisjordanie (oliveraies) | 1 battue inconsciente (Afaf Abu Alia hospitalisée) ; journaliste agressé | Attaque sur des cueilleurs palestiniens et observateurs internationaux pour intimider les agriculteurs, perturber leurs moyens de subsistance et empêcher l’accès aux terres pendant la saison des olives. |
| C7 | Incident de torture d’agneaux | Nov. 2025 | Colons israéliens (groupe filmé) | Enclos appartenant à des Palestiniens, Cisjordanie | Animaux torturés/tués (agneaux dans l’enclos) | Cruauté envers le bétail comme intimidation indirecte pour terroriser les éleveurs et contraindre à l’abandon économique des zones de pâture. |
| C8 | Attaques sur Turmus Ayya, Sinjil, Ein Siniya (après libération de prisonniers) | 17 jan. 2025 | Colons ultranationalistes (groupe « Fighting for Life ») | Turmus Ayya, Sinjil, Ein Siniya, district de Ramallah, Cisjordanie | Dommages matériels (plusieurs maisons/véhicules incendiés) ; aucun mort signalé | Incendies et vandalisme synchronisés pour gâcher les célébrations palestiniennes de libérations de prisonniers, dans le but de provoquer la peur et d’affirmer la domination. |
| C9 | Fusillade à Um al-Kheir sur Awdah al-Hathaleen | Juin 2025 | Colon (Yinon Levi, sanctionné par l’UE) | Um al-Kheir, collines sud de Hébron, Cisjordanie | 1 tué (activiste pacifique Awdah al-Hathaleen) ; proches arrêtés par Tsahal | Fusillade ciblée d’un activiste suivie d’arrestations militaires de la famille des victimes pour terroriser la communauté bédouine et faciliter la saisie de terres (campagne de déplacement en cours). |
| C10 | Agression contre Shadi a-Tarawah et sa famille | Mai 2025 | Colons israéliens | Plaine de Qa‘un ou similaire, Cisjordanie | 1 blessé (Shadi a-Tarawah touché par balle, jambe perdue) ; fils adolescent agressé | Fusillade et coups sur père/fils pendant des travaux agricoles pour intimider les agriculteurs et restreindre l’accès aux terres agricoles. |
| C11 | Raid sur le village de Khilet a-Dabe’ | 31 mai 2025 | Colons israéliens avec troupeaux | Khilet a-Dabe’, Cisjordanie | Dommages matériels/subsistance (intrusion animale) ; aucun blessé direct | Raids pastoraux pour envahir les champs et terroriser les villageois afin qu’ils fuient, dans le cadre d’une empiètement systématique des terres. |
| C12 | Meurtre de chevreaux | 25 mai 2025 | Colons israéliens | Zone de pâture non précisée, Cisjordanie | Animaux tués (chevreaux) | Abattage de bétail pour terroriser économiquement et déplacer les familles d’éleveurs de leurs terres traditionnelles. |
| C13 | Agression sur un cueilleur d’olives à Nahhalin | 24 oct. 2025 | Colon israélien avec soutien Tsahal | Nahhalin, district de Bethléem, Cisjordanie | 1 grièvement blessé (agriculteur de 58 ans) ; enquêté par Tsahal | Coups conjoints colon-militaire sur un agriculteur pendant la récolte pour provoquer la peur et restreindre l’accès palestinien aux oliveraies. |
| C14 | Attaque sur la zone industrielle de Beit Lid et sites bédouins | Nov. 2025 (jours précédant le 14 nov.) | Grande foule de colons masqués | Beit Lid (zone industrielle) et sites bédouins proches, Cisjordanie | Biens incendiés (camions/bâtiments) ; attaques sur soldats ; aucun blessé palestinien précisé | Incendies organisés et agressions pour envoyer un message de portée incontrôlée dans les zones urbaines/rurales, intimidant civils et même forces étatiques. |
| C15 | Incendie de la mosquée de Hamida | Nov. 2025 (jeudi précédant le 14 nov.) | Colons juifs | Zone de la mosquée Hamida, Cisjordanie | Biens endommagés (traces de brûlures sur murs/sols) ; aucun mort | Incendie d’un lieu de culte avec graffiti menaçant l’armée (« Nous n’avons pas peur de vous ») pour terroriser les communautés musulmanes et affirmer la suprématie idéologique. |
| C16 | Attaque incendiaire sur le village de Burqa | 15 juil. 2025 | Colons israéliens (raid nocturne) | Burqa, est de Ramallah, Cisjordanie | Plusieurs voitures/maisons détruites par le feu ; aucun blessé signalé | Incendies nocturnes de véhicules et structures pour terroriser les habitants et perturber la vie |
| C17 | Campagne d’expulsion de Mughayyir al-Deir | Mai 2025 | Colons masqués (avec présence Tsahal) | Mughayyir al-Deir, est de Ramallah, Cisjordanie | Plusieurs blessés (lapidations, tirs) ; déplacement total du village | Harcèlement, lapidations et tirs forçant un second déplacement (réfugiés post-1948) pour terroriser et vider le village en vue d’une saisie de terres. |
| C18 | Attaques sur la ville chrétienne de Taybeh | Juil. 2025 (dernière semaine avant le 17 juil.) | Colons israéliens | Taybeh, Cisjordanie (ville chrétienne) | Biens attaqués (feux près de l’église du Ve siècle, maisons) ; aucun blessé précisé | Incendies près d’une église historique et agressions sur maisons pour intimider les Palestiniens chrétiens minoritaires et étendre le contrôle des colons. |
| C19 | Attaques sur Sinjil (après meurtres) | Juil. 2025 (vendredi avant le 17 juil.) | Colons israéliens | Sinjil, Cisjordanie | Blessés par coups ; 6 arrêtés/libérés | Coups de vengeance après des attaques palestiniennes, mais utilisés pour terroriser la communauté plus large en toute impunité. |
| C20 | Agression documentée par B’Tselem sur un adolescent et tir sur son père | Juin 2025 | Colons israéliens | Zone non précisée en Cisjordanie | 1 touché par balle (père perd une jambe) ; adolescent agressé | Violence ciblée sur une famille pendant des activités ordinaires pour provoquer la peur et restreindre les déplacements en zones rurales. |
Ces 32 incidents (18 massacres, 4 assassinats, 20 attaques de colons) satisfont sans ambiguïté chaque élément de la résolution 49/60 de l’AGNU lorsque la définition est appliquée littéralement et sans l’exemption politique habituellement accordée aux acteurs étatiques ou protégés par un État. Ils ont collectivement causé des milliers de morts civiles et étaient destinés — comme l’ont admis les auteurs, les commandants ou des enquêtes israéliennes ultérieures — à provoquer la terreur, à intimider des populations ou à contraindre à des résultats politiques/territoriaux.